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 Contes et légendes....

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MessageSujet: Contes et légendes....   Contes et légendes.... Icon_minitimeVen 13 Fév - 19:20

Asseyez-vous voyageurs... Non. Pas ici. Cette place, près du feu, est réservée au conteurs. Installez-vous, car le temps des mondes étranges, merveilleux, est arrivé. Quelques bardes viennent ici nous faire profiter de leurs aventures, des vieilles histoire de nos aïeux, ou encore des enfants de leurs rêves... Installez-vous, voyageurs... Ici, le vent respire l'imaginaire ....
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Gwen
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Gwen


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MessageSujet: Re: Contes et légendes....   Contes et légendes.... Icon_minitimeMer 25 Fév - 16:51

J'aurais aimé...

Il est des douleurs qui ne disparaissent pas avec les années. Celle-ci, née d'un regret, d'une impossibilité, m'accompagne et me connaît aussi bien que les plus anciens de mes proches. Certains jours, elle me prend dans ses bras, m'entoure de sa violence, et d'autres, elle me méprise et m'abandonne sur un trottoir mouillé: je ne pourrai jamais quitter ma condition d'être humain, et continuer de vivre.

La nuit tombait, et le garçon ne savait plus où aller. Il venait de s'échapper d'un internat minable perdu dans une cuvette du Jura, et maintenant, il errait en pleine forêt. Heureusement, la saison était agréable, et les températures correctes. Un petit vent soufflait et faisait bouger ses cheveux. Le parfum de la liberté flottait, et Jérémie se sentit léger. Depuis qu'il avait quitté ses camarades de la 3°B, le stress quotidien qui l'habitait avait disparu. Assez de ces profs de physique qui font tout sauter, ou de ces profs de français qui ont adopté chez Simenon le pardessus et le spleen du héros du romancier. Assez de cette religion imposée par un directeur national-catholique...
Maintenant, Jérémie savourait le calme sylvestre, le chant des oiseaux, le bruit de l'eau...
Intrigué, le garçon s'approcha du son aquatique pour découvrir au détour d'un volumineux buisson une petite rivière qui courrait entre les arbres. Des roseaux entouraient les berges, et ici et là, de petits oiseaux glissaient sur l'eau ou voletaient au dessus, formant un joyeux ballet de vie. Du haut de ses quinze ans, le garçon avait toujours été rêveur et fantasque. Distrait, disaient les adultes, bizarre pour les autres de son âge. Différent en tout cas. Laissant l'atmosphère du lieu l'envahir, Jérémie s'assit sur le bord de l'eau, retira ses chaussures et chaussettes, remonta son pantalon, et pénétra l'eau de ses pieds. La fraîcheur du liquide et le vent frais étaient autant de caresses qui le rassérénaient de son quotidien pesant.

Un jour, j'étais alors enfant, j'ai compris que le seul qui pouvait contrôler mon corps, celui-là, c'était moi. Ce jour-là, j'ai aussi compris que j'ai enfermé dans ce corps, et que je ne pourrai m'échapper de cette prison de chair. Et là, j'ai pleuré....

Jérémie s'abandonna au calme souverain de son environnement, à ce silence si rare de nos jours: un silence plein de bruits reposants. Il se perdit dans son imagination, et au prix simple effort, devint l'oiseau sur les branches, cette feuille d'arbre qui chute si lentement, une tragédie de chitine lorsqu'un combat truqué entre une mouche et une araignée commence. Le garçon laissa la nature autour de lui et en lui l'envahir, le submerger, et peu à peu, cessa d'être un humain si orgueilleusement supérieur au reste des créatures de cette planète. Un calme profond l'envahit et de silence en mouvements furtifs, petit à petit, la vie sylvestre se laissa tenter par une approche discrète. des oiseaux que le garçon ne connaissait pas firent leur apparition, quelques bestioles le laissèrent entr'apercevoir quelques secondes de leur quotidien, et jusqu'aux arbres parurent se comporter différement. Souriant discrètement de peur d'effaroucher ce fragile spectacle, Jérémie se laissa glisser dans l'herbe.

Aujourd'hui je suis adulte, de corps. Mais au fond de mon âme, l'enfant que je fus se débat et pleure de tout ses restes sa liberté tronquée, volée, flouée. Car aujourd'hui, je comprends avec tristesse que je ne serai jamais libre. Jamais. Est-ce cela grandir, devenir adulte? Lorsque tout nos rêves sont morts, est-ce seulement alors que nous devenons des "adultes"? Comme c'est dommage...

Peu à peu, ses yeux se fermèrent, et la vie bruissante autour de son corps devint plus présente, plus insistante. Les brins d'herbe le touchaient et chatouillaient, le vent semblait appuyer de plus en plus sur sa peau, le vrombissement des ailes diaphanes d'une multitude de petits êtres se fit plus insistant, et Jérémie participait de tout ceci en respirant. Il aurait donné son corps pour vivre un battement d'ailes, un coup de patte dans l'eau et jouer avec d'autres ragondins, pour goûter d'une langue télescopique de papillon la saveur du nectar des fleurs, pour ignorer tout ce que l'humain fait pour se compliquer la vie. Les yeux fermés, Jérémie s'endormit.

Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. J'ignore tout de mon devenir, et je dois avancer. Être adulte, pou moi, c'est accepter d'avoir mal, ne plus lutter inutilement contre un mal nécessaire parce qu'il fait mal, mais le supporter pour aller mieux. Mes rêves sont presque tous morts, mais ceux qui sont encore là, même moribonds, ceux-là je les chéris, car ils sont ce qui me permet de rester debout, ce qui m'empêche de fermer les yeux pour dormir enfin éternellement.

Le garçon s'est réveillé, et est rentré dans ce collège qu'il détestait tellement. Parce qu'il n'est pas seul, et parce qu'il n'est pas libre, il est rentré.

Je sais pourtant qu'un jour, il sera libre, et qu'il pourra partir.
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Gwen
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MessageSujet: Re: Contes et légendes....   Contes et légendes.... Icon_minitimeSam 14 Mar - 7:43

Puck


Tout d'abord, je n'ai vu qu'une main, offerte dans un rayon de soleil. Au milieu des brins d'herbes séché de cette fin d'août, elle exhibait, fière et tapageuse, ses blessures, griffures de ronces. Je me pris à imaginer son propriétaire en aventurier, un quelconque Dr Jones de plus, et des ongles sales de terre ont conduit mon
esprit rêveur vers un délire de chasse au trésor. La courbe de la paume se montrait forte, et la peau tannée criait ses heures de labeur. Cette main en avait vu d'autre, assurément. Je la regardait posée, détendue, et puissante malgré son sommeil. Je devint rêveur plus adulte, et tentait de deviner une douceur dans toute
cette force.Je traversait la frontière d'ombre du rayon de soleil, et remontait lentement le long du bras assoupi. Une fine toison presque invisible, comme une forêt d'arbres blonds, protégeait la terre d'où elle était issue. Cette terre, brunie par un astre trop violent cette saison, exhalait un parfum d'abandon, entre deux eaux, deux soupirs, influencée par les odeurs de la prairie et le songe d'une journée d'été.Marqué d'abandon, ce bras aurait pu retomber parmi les fourmis s'il n'avait été retenu par une épaule ronde, bien plantée dans un torse dessiné dans la pierre.J'ai regardé cette jonction des heures, même si ce ne fut que des minutes, perdu dans un fleuve fou de pensées tumultueuses et calmes, puis un mouvement subtil ramena à la vie cette statue et un soupir appuyé annonça son réveil imminent.

Saisi, je prit la clé de ce champ ou elle dormait et enferma un temps ce rêve éphémère dans mon âme pour mieux fuir, sans raison, ces instants de regards éperdus.

Je me suis posé sur une branche, léger comme une plume, caressant les feuilles de l'arbre. Seuls au milieu d'un bois, nous respirons les silences du vent, et écoutons les frôlements de la vie. Ici et là, quelques créatures sylvestres s'activent, ignorantes de ma présence, m'offrant le spectacle des temps, entre naissance et mort, toujours la même représentation fascinante, jamais fidèle à mon souvenir, entre chasse et proie, pleine d'amour et de cruauté. Une haze montre un pissenlit à son petit et je retiens mon souffle alors qu'il s'en délecte pour la première fois, partageant ses sens, et savourant avec lui ce plaisir nouveau. Non loin sur la
droite, un oiseau crie alors que la mâchoire d'une belette lui brise l'échine et lui déchire la peau, répandant son sang sur l'écorce et la mousse. Le frisson de la blessure m'envahit, et je pousse un cri terrible, m'impregnant de ces instants d'agonie. Je reprends conscience, lentement, le rire aux lèvres à l'évocation de ce jeu futile. Passant mon chemin, me revoilà sautillant et moqueur sur les rayons de jour entre les feuillages, et je plane ou fonce entre les obstacles, suivant ma fantaisie et mon humeur.

J'écoute la voix de cette jeune femme se baignant dans la rivière, derrière les genêts. Elle est nue, parce que le temps est doux, et parce qu'elle aime être à l'aise. Je respire jusqu'ici sa joie, le chant de son corps, libre pour une fois de tout ses mouvements. Elle est plus belle encore que parée, et même si je ne la voit pas, je la devine, de tout mon corps, de mes reins à ma peau, de ma main à ses cheveux. Elle danse dans l'onde, et son jeu m'amuse. Je la regarde faire, me restreignant, caché dans les fourrés. L'écume frappe en caresse des jambes faites pour l'amour, et me rapporte ses impressions sur son visage, le goût de son être.
Je me souviendrai de toi, jeune femme aux jambes désirables, mes humeurs m'appellent sur un autre destin, et frappant la terre, je fuis à travers les hautes herbes, renard taquin, amusé de sa frayeur enfantine.

J'aime sentir la terre vibrer sous mes sabots lorsque je veux rattraper les nuages, ou l'eau glisser sur mes écailles lorsque je vais danser avec les algues. Le soleil sur ma peau me réchauffe et me ravit, et quand vient le frimas et tombent les clochettes de l'hiver, ma fourrure me réchauffe généreusement. Parfois, j'aime sentir l'étreinte d'un lierre lorsque je me prend au piège dans un rêve végétal, et sourie aux écureuils dans mes branches.

Je puis être tout, ou rien, selon l'envie. Ici où ailleurs, mais jamais plus loin que chez moi. Je suis libre comme une pensée, et prisonnier de vos légendes.
Je suis l'expression du rire, la forme du fantasme inavoué. Je suis ce que vous voulez que je soit, ce que vous désirez au fond de votre cœur, ce que vous n'avez
jamais dit à personne. Je suis l'incarnation du désir sauvage et joueur. Je suis Puck, que vous oubliez souvent et que vous retrouvez parfois.
J'habite vos rêves, et je me souviendrai de vous.

Je suis dans vos légendes...

Vous êtes dans ma mémoire.

Je suis Puck.

14/03/09
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MessageSujet: Re: Contes et légendes....   Contes et légendes.... Icon_minitime

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